Courts et compréhensibles, les dictons se transmettent depuis le Moyen Âge et véhiculent diverses indications, conseils et observations directement liés aux pratiques agricoles.
Avant les transformations liées à la mécanisation, la récolte du blé ou des céréales, indispensables à la subsistance des campagnes, est synonyme d'une attention constante des paysans. Les mois d’avril et de mai sont cruciaux pour les futures récoltes, alors que les stocks engrangés l'année précédente s'épuisent. Aléas climatiques et prix du blé ont souvent entraîné des mouvements de contestation paysanne durant les mois de mai et de juin, à des échelles locales comme régionales.
Les paysans ne sont cependant pas démunis : en tirant profit de l'observation des signes de la nature, ils savent prévoir ou anticiper les changements climatiques. C'est cette connaissance et cette pratique du monde paysan que l'on retrouve dans de nombreux dictons liés à la météo.
Bien qu'approximatives, qui plus est en période de changement climatique, ces expressions sont profondément ancrées dans la tradition et la culture populaires :
En avril ne te découvre pas d’un fil.
Avril fait la fleur, mai en a l’honneur.
Mamert, Pancrace, Servais sont les trois saints de Glace, mais Saint-Urbain les tient tous dans sa main.
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Illustration : F 3413/285/a - Type de paysans des hautes vallées, Fournier, Gap.La salle de lecture et les services de recherches à distance et de numérisation à la demande sont maintenant fermés. Plus d'informations en cliquant ici.
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La 42e station du Tōkaidō : matin clair d’hiver à Kameyama. Hiroshige (1797-1858). 1833-1834. De la série Les Cinquante-trois Stations du Tōkaidō. Epoque d’Edo (1603-1868). Xylogravure sur papier (nishiki-e), 35 x 22 cm, format ōban yokoye. ADHA, Z La Mazelière, 1140/10
Dans un paysage complètement recouvert par la neige, le cortège d'un daimyō (puissant gouverneur féodal) est en train de gravir les flancs escarpés de la montagne pour se rendre au château fort de Kameyama (en haut, à droite), bâti en son sommet. Ces figures apparaissent, mouvantes, incertaines, derrière les pins et les buissons couverts de neige. On sait qu'Hiroshige a visité ce lieu, mais c'était en été, par conséquent ce paysage a été créé a posteriori, à partir de ses souvenirs, de sa vision intérieure. C'est une forteresse militaire qui sert aussi de gîte pour les voyageurs. De nos jours, il ne reste que les ruines du donjon et un parc.
En contrebas, le village est blotti dans la vallée, entre les bambous : seuls les toits blancs sont esquissés. Il fait froid, le soir tombe et le dégradé rouge-jaune du ciel semble, au premier abord, la seule véritable couleur de cette estampe. Le noir et le blanc règnent en maître, mais rarement purs : la neige, blanc du papier, voit ses reliefs accentués par les dégradés de gris ; le noir est réservé aux contours, et c’est ce gris sombre très dense qui le remplace.
La construction de l’estampe est simple, mais efficace : une grande diagonale la coupe en deux ; la verticale de l’arbre, presque au centre, apporte du rythme, comme le fait le mât dans l’estampe 1440/5, représentant la station de Kuwana. L’économie de couleurs et la maîtrise de la composition en font l’une des estampes notables de la série Les Cinquante-trois Stations du Tōkaidō.
Cette image est intéressante pour expliquer la technique de l’estampe. En effet, elle présente certains défauts dans les contours à l’encre de Chine de la partie droite. Les contours des personnages ou de la neige sont décalés par rapport aux couleurs. Ainsi, pour cette estampe, sept planches de bois sont utilisées, chacune correspondant à une couleur : d’abord les contours noirs, puis le gris pâle dégradé, le jaune, le brun-orangé, le bleu de Prusse, le gris sombre, et le dégradé rouge. Le dessin correspondant à chaque couleur est sculpté en relief, et appliqué l’un après l’autre sur la même feuille. Ici, une erreur a été commise par le graveur (sur les plaques elles-mêmes) ou par l’imprimeur (lors de l’impression de la plaque).