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Paléographie en ligne

Vous rencontrez des difficultés à lire les documents anciens ?

La forme des lettres a évolué au fur et à mesure des siècles, et dépend, comme aujourd’hui, des scribes. Lire des textes anciens n'est pas évident et nécessite patience, méthode et persévérance afin d’exercer l’œil à reconnaître les caractères d’antan. C'est pour vous exercer, que nous publierons régulièrement sur cette page, un texte étudié dans le cadre des séances de paléographie des Archives.

Depuis 2019, une convention de partenariat a été établie entre les Archives départementales et l'Association de généalogie des Hautes-Alpes pour l'animation des séances de paléographie. Les textes que vous trouverez ci-dessous ont été étudiés lors des séances de lectures animées dans notre salle de lecture dans le cadre de ce partenariat.

Pour chaque texte, vous retrouverez quelques lignes de contexte, le niveau de difficulté (débutant/confirmé/expert). Le texte original et sa transcription sont disponibles au téléchargement.

Il existe de nombreux ouvrages pour vous aider à progresser dans la méthode et la lecture des textes anciens. Vous trouverez les références de ces ouvrages dans notre catalogue de bibliothèque, en cliquant ici. Ces derniers peuvent être consultés en salle de lecture. Des explications existent également sur différents sites Internet, vous pouvez par exemple jeter un oeil ici, mais de nombreuses pages ou blogs personnels valent aussi le détour.

Bonne lecture et bons exercices !

[#9] Radeliers d'Embrun

Le flottage par radeau du bois de l’Embrunais vers la basse Provence est une source de revenus importante pour les archevêques d’Embrun. Quand le destinataire est le propre frère du prélât, ce commerce prend une dimension toute familiale.

Le texte souligne l’impatience des radeliers venus de la région d’Arles, alors qu’une partie du bois n’est pas encore rendue au bord de Durance et que la saison du flottage est sur le point de se terminer : on est en juillet, le débit de la basse Durance risque de compromettre l’arrivée des radeaux à bon port.

Mis en cause, les débardeurs embrunais relativisent et expliquent leur retard par la maladie de leurs boeufs.

Le document est conservé aux Archives départementales des Hautes-Alpes sous la cote 1 E 1087.

 NIVEAU : confirmé

ANNÉE DU TEXTE : 1611


[#8] Otages de Val Maira à Puymaure

La « Vallée de Mayre », dont sont originaires les otages évoqués dans ce document, est appelée aujourd’hui la Valle Maira. C’est une vallée du Piémont italien située au Sud de la Val Varaita (la partie amont de cette dernière constituait avant 1713 l’escarton de Château Dauphin).

A l’époque du récit (1603) la vallée fait partie du marquisat de Saluces. Henri IV ayant chargé Lesdiguières de récupérer ce territoire, celui-ci a levé sur les habitants un certain nombre de créances. C’est dans ce cadre que se situe l’épopée de ces otages, pris dans la nasse de la géopolitique de l’époque. En 1601, le traité de Lyon entre Henri IV et Charles Emmanuel 1er échange le marquisat contre la Bresse. Les otages deviennent donc à cette occasion sujets du Duc de Savoie. Mais leurs dettes antérieures ne sont pas pour autant effacées, et deux ans plus tard, ils sont toujours enfermés à « Puymore ». Leur dette enfin réglée, il leur faut encore payer les frais de leur séjour dans la forteresse gapençaise.

Le document est conservé aux Archives départementales des Hautes-Alpes sous la cote 1 E 3033.

NIVEAU : confirmé

ANNÉE DU TEXTE : 1603


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[#7] Attestation de décès à Briançon

Ce récit met en lumière le sort d’un jeune briançonnais ayant quitté sa famille pour s’engager dans l’aventure militaire.

Le contexte est celui de le guerre de Trente Ans (1618 – 1648).

Après la conclusion de son volet italien (1631) au cours duquel la France était intervenue pour soutenir le duc de Mantoue, la France s’engage à partir de 1635 dans une guerre contre l’Espagne et ses alliés. Il est vraisemblable que le dénommé Claude Ferrus, de Briançon, après avoir combattu en Piémont et Montferrat dans l’armée de Tavannes, ait été par la suite rapatrié en Bourgogne où les hostilités ont fait rage en 1636 entre le Duché, français, et la Comté, espagnole.

La paix revenue, il devient apprenti cordonnier avant de mourir loin des siens. C’est presque fortuitement que sa famille apprend son décès, trois mois plus tard, lors du passage à Briançon d’autres soldats bourguignons.

 Le document est conservé aux Archives départementales des Hautes-Alpes sous la cote 1 E 1740.

NIVEAU : confirmé

ANNÉE DU TEXTE : 1637


[#6] Convention pour une voiture aux Infournas

Occupée depuis son annexion par Richelieu en 1630, la ville de Pignerol est la tête de pont de la présence militaire française en Piémont. Sa citadelle a abrité des opposants notoires à Louis XIV (Lauzun, Fouquet).

En cette fin du XVIIème siècle, alors que la révocation de l’édit de Nantes rallume la guerre (dite de la Ligue d’Augsbourg) entre le Roi de France et ses voisins, il est essentiel d’assurer l’approvisionnement de la ville et de sa garnison. Le contrat étudié ici est l’un de ceux qui permettent à l’autorité royale de remplir cette indispensable mission de logistique pour laquelle on n’hésite pas à faire appel à de modestes voituriers locaux.

Mais face à la difficulté de l’entreprise, Louis XIV devra finir par renoncer à entretenir ce bastion avancé aux portes de Turin. En septembre 1692, le Duc de Savoie Victor Amédée envahit le Dauphiné, incendiant Gap et ses environs. Et en 1696, Pignerol finira par réintégrer le duché savoyard.

On notera le rôle essentiel tenu par les communautés d’habitants (ici la petite communauté des Infournas en Champsaur), contraintes de participer à la mise en oeuvre par les intendants de la politique royale.

Le document est conservé aux Archives départementales des Hautes-Alpes sous la cote 1 E 2564.

NIVEAU : confirmé

ANNÉE DU TEXTE : 1691


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[#5] Dimes de Savournon

Ce texte évoque la difficulté de lever l’impôt en temps de guerre.

La période 1567-1568 a vu la reprise des hostilités entre catholiques et réformés dans le Gapençais, la vallée de la Durance et celle du Buëch. Les troupes royales, catholiques, s’opposent aux réformés emmenés par le Capitaine Aurouze. Avant cette reprise, le Chapitre avait affermé la perception du « disme »(1) à Michel Allier, de Savournon, près de Serres. Ce dernier, constatant que sa mission devient périlleuse, demande au Chapitre de rompre le contrat, ou tout au moins de l’aider à trouver un lieu sûr pour entreposer les grains à percevoir. Visiblement, les représentants de la vénérable institution ne sont pas très enclins à accueillir favorablement cette requête.

On notera que le danger pour le fermier provient « de l’une et l’autre religion » ce qui relate assez bien le degré d’insécurité ambiant dans la région.

(1) disme des grains : dixième partie de la récolte, perçue sur place en nature par le fermier du Chapitre avant d’être acheminée vers les greniers appartenant aux chanoines.

Le document est conservé aux Archives départemantales des Hautes-Alpes sous la cote G 1643.

NIVEAU : expert

ANNÉE DU TEXTE : 1568


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[#4] Bail de l'école de Villar-la-Beaume

L’éducation des jeunes est une compétence des communautés, qui l’exercent en passant des contrats pour la saison scolaire avec des maîtres d’école du pays.

On notera la précision de la durée du contrat ( 9 mois et 6 jours ). À partir du mois de mai, la période scolaire s’achève car les travaux des champs commencent et les jeunes y sont occupés.

À noter aussi l’obligation pour le maître d’apprendre à prier Dieu – Alors que l’Edit de Nantes vient d’être aboli, il est essentiel pour les responsables de l’époque de promouvoir le retour des jeunes à la religion du Roi. Le document est conservé aux Archives départementales des Hautes-Alpes sous la cote 1 E 379.

NIVEAU : confirmé

ANNÉE DU TEXTE : 1689


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[#3] Supplique pour une vigne à Puymaure

La requête est présentée le 29 septembre 1589, c’est-à-dire au moment où les guerres de religion sont à peu près terminées à Gap. L’année précédente, pour mieux tenir en main la ville de Gap, François de Bonne, duc de Lesdiguières, a fait rebâtir la citadelle de Puymore [Puymaure] en dix jours. Le document est conservé aux Archives départementales des Hautes-Alpes sous la cote G 1658.

 

NIVEAU : expert

ANNÉE DU TEXTE : 1589


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[#2] Arrêt du Parlement sur les usuriers

La chasse aux usuriers, accusés d’appauvrir le pays est menée en Dauphiné par le Parlement de Grenoble. Cette chasse est d’autant plus sévère que la période troublée des guerres de religion, commencée sept ans plus tôt, est propice à tous les excès. Le document est conservé aux Archives départementales des Hautes-Alpes sous la cote G 1626.

 

NIVEAU : expert

ANNÉE DU TEXTE : 1567


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[#1] "Escartonnement" du blé dans le Queyras

Ce texte traite de la répartition d’une charge entre plusieurs communautés. En Queyras, comme dans le reste du Briançonnais, cette répartition est appelée « escartonnement », terme qui a donné son nom au territoire lui-même (escarton). Le Queyras est l’un des cinq escartons du Grand Briançonnais, les autres étant ceux de Briançon, Oulx, Valcluzon et Château-Dauphin. En Queyras, "l’escartonnement" entre les sept communautés locales est fait sur la base d’un calcul proportionnel basé sur les « servants » [« servients » dans le texte présenté] qui correspondent grosso modo aux feux fiscaux du reste du Dauphiné. Le Queyras compte 117 servants, dont le texte donne la ventilation entre les villages.

En ce mois de mars 1593, le trône d’Henri IV est contesté par les souverains catholiques des pays voisins, et notamment le Duc de Savoie. Pour contrer cet adversaire entreprenant, le duc de Lesdiguières apporte son soutien aux vaudois du Val de Luzerne, sujets protestants du duché de Savoie. D’où sa décision de transférer dans cette vallée une importante quantité de blé, peut-être pour y créer une tête de pont militaire. Précaution qui s’avérera superflue : en juillet 1593, Henri IV met fin aux hostilités en se convertissant à la religion romaine. Le document est conservé aux Archives départementales des Hautes-Alpes sous la cote E 358.

NIVEAU : expert

ANNÉE DU TEXTE : 1593