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Estampes japonaises des Hautes-Alpes

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ADHA, Z La Mazelière, 1140/11.

Horie, Nekozane. Hiroshige (1797-1858). 1856-1858. De la série Cent vues célèbres d’Edo. Epoque d’Edo (1603-1868). Xylogravure sur papier (nishiki-e), 23 x 34 cm, format ōban tateye. ADHA, Z La Mazelière, 1140/11. 

Cette estampe représente la baie d’Edo (actuelle baie de Tokyo) ; au premier plan, de part et d’autre d’un canal, se tiennent deux villages de pêcheurs, Nekozane à droite, et Horie à gauche. Si Hiroshige a choisi de représenter ces deux villages dans cette série sur Edo, c’est qu’ils étaient bien connus des résidents de la nouvelle capitale, en particulier pour la qualité de leurs fruits de mer.

Dans le paysage représenté ici, l’eau est un élément essentiel. Le canal au premier plan s’écoule dans la mer, qui elle-même se fond dans la brume. Le bleu est la couleur dominante : bleu dense du canal ; dégradé pâle de la mer découpé par de beaux traits parallèles gris-bleu ; gris-bleu que l’on retrouve dans la brume et les montagnes, mais aussi les chemins, le sable et les façades des maisons ; et enfin, bleu intense du ciel dans sa frange supérieure.

Le vert, saturé de pigments (voir 1440/2), évoque l’atmosphère humide des bords de mer, une végétation de joncs et d’herbe grasse. Les deux villages se regroupent de part et d’autre du canal, reliés par deux ponts hauts. À droite, presque caché par la forêt, un temple se tient à l’écart des habitations.

Les embarcations sont nombreuses : les barques, longues, paraissent presque immobiles sur le canal ; les mâts des bateaux émergent de la brume sur la côte. Dans la lumière rose du soir, quelques petites silhouettes rentrent à Horie et Nekozane.

Au loin, imperturbable, le mont Fuji est encore éclairé. Il n’est ici qu’un décor poétique, représentatif de la beauté des paysages japonais, et non cet élément central qui fait la spécificité d’Hokusai. Hokusai et Hiroshige traitent des mêmes sujets : la vie quotidienne, les paysages. Hokusai s’y caractérise par un style grandiose, et Hiroshige les traite avec un sentiment plus humble, poétique et subtil. C'est en ce sens qu'on a pu dire que Hokusai était inspiré par une composition, là où Hiroshige, lui, était inspiré par une atmosphère.

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