Créé le 2 avril 1874 à Paris, le Club Alpin Français, dit « CAF » (ou officiellement Fédération française des clubs alpins et de montagne) ouvre les voies de l'alpinisme au plus grand nombre depuis 150 ans.
À ses débuts, le Club Alpin Français est constitué de sept sections, totalisant alors une centaine de membres. Œuvrant pour l’intérêt général, il est reconnu d’utilité publique en 1882.
La première section fondatrice à voir le jour est celle de Gap, créée le 27 avril 1874. Celle de Briançon est constituée l’année suivante, en mars 1875, peu avant la section d'Embrun constituée en juillet.
Dès l'origine, l'histoire du CAF croise celle Archives départementales des Hautes-Alpes :
Robert Long, directeur des Archives départementales des Hautes-Alpes de 1875 à 1879, est le premier secrétaire du bureau de la section de Gap, les mêmes années. Il œuvre au recrutement de nouveaux adhérents ou participe par exemple à l’ascension de Céüse avec deux autres adhérents le 27 août 1876.
Plus récemment, deux dons d’archives de la section briançonnaises du CAF sont entrés aux Archives départementales, en 2016 puis 2020. Au total 9 mètres linéaires de documents très variés et représentatifs des activités du CAF au XXème siècle. Ils complètent des documents donnés en 1928 aux Archives par le grand alpiniste et collectionneur Paul Guillemin, membre fondateur de ladite section.
Aujourd’hui, le Club Alpin Français est l'une des plus anciennes associations qui se consacre à encadrer et à développer la connaissance et la pratique des sports de montagne, et ce, pour le bonheur du grand public et des Haut-alpins.
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Illustration : Z GUILLEMIN 7064 - Membre du Club Alpin en excursion, Émile Talbert, Les Alpes – Études et souvenirs, Paris, 1882.
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Bateaux rentrant à Yabase. Hiroshige. v. 1834. 5e vue de la série Les huit vues d’Omi. Epoque d’Edo (1603-1868). Xylogravure sur papier (nishiki-e), 35,5 x 22,5 cm, format ōban yokoye. ADHA, Z La Mazelière, 1140/14
La démarche d’Hiroshige est ici la même qu’avec l’estampe précédente : représenter un paysage de bord de mer en s’attachant à une atmosphère. Pour cela, l’artiste joue sur plusieurs éléments : la couleur, tout en bleu, blanc et grisé ; les voiles glissant sur l’eau, graphiques ; et enfin un travail sur la brume et l’eau.
Après l’orage à Awazu s’attachait à rendre la brume se levant ; ici, Hiroshige travaille davantage sur la mer. L’eau est très claire, le soleil la rend argentée. Les petits traits gris représentent-ils des vagues ou les reflets du soleil ? Au loin, la mer et la montagne se confondent dans l’horizon, dans une belle utilisation du style fukibokashi, c’est-à-dire des dégradés par bandes ou une absence de motif.
Au premier plan, quelques arbres et des maisons renforcent l’effet de profondeur. Les voiliers se dirigent vers la jetée, dans une belle diagonale. Les quatre voiliers au centre de l’estampe semblent quatre étapes d’un dessin animé : on fait descendre la voile, on commence à la rouler, on la range et manœuvre, et enfin on s’arrime à la jetée en commence à décharger les marchandises.
Deux décennies plus tard (1857), Hiroshige a entamé une nouvelle série Les huit vues d’Omi. Les thèmes sont les mêmes (ainsi, on retrouve Bateaux rentrant à Yabase et Après l’orage à Awazu) ; ces deux dernières estampes existent donc dans une version ultérieure, très différente. Le format est vertical (ōban tateye), les compositions moins tournées vers la contemplation, plus graphiques, et le travail sur la couleur beaucoup plus franc, plus proche de la série Six rivières Tamagawa (1440/2) qui date de la même époque. En revanche, chaque estampe de cette série Les huit vues d’Omi de 1857 est accompagnée d’un poème faisant écho à l’image : on sait qu’Hiroshige était un lettré, attaché à la poésie.