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Estampes japonaises des Hautes-Alpes

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ADHA, Z La Mazelière, 1140/14

Bateaux rentrant à Yabase. Hiroshige. v. 1834. 5e vue de la série Les huit vues d’Omi. Epoque d’Edo (1603-1868). Xylogravure sur papier (nishiki-e), 35,5 x 22,5 cm, format ōban yokoye. ADHA, Z La Mazelière, 1140/14

La démarche d’Hiroshige est ici la même qu’avec l’estampe précédente : représenter un paysage de bord de mer en s’attachant à une atmosphère. Pour cela, l’artiste joue sur plusieurs éléments : la couleur, tout en bleu, blanc et grisé ; les voiles glissant sur l’eau, graphiques ; et enfin un travail sur la brume et l’eau.

Après l’orage à Awazu s’attachait à rendre la brume se levant ; ici, Hiroshige travaille davantage sur la mer. L’eau est très claire, le soleil la rend argentée. Les petits traits gris représentent-ils des vagues ou les reflets du soleil ? Au loin, la mer et la montagne se confondent dans l’horizon, dans une belle utilisation du style fukibokashi, c’est-à-dire des dégradés par bandes ou une absence de motif.

Au premier plan, quelques arbres et des maisons renforcent l’effet de profondeur. Les voiliers se dirigent vers la jetée, dans une belle diagonale. Les quatre voiliers au centre de l’estampe semblent quatre étapes d’un dessin animé : on fait descendre la voile, on commence à la rouler, on la range et manœuvre, et enfin on s’arrime à la jetée en commence à décharger les marchandises.

Deux décennies plus tard (1857), Hiroshige a entamé une nouvelle série Les huit vues d’Omi. Les thèmes sont les mêmes (ainsi, on retrouve Bateaux rentrant à Yabase et Après l’orage à Awazu) ; ces deux dernières estampes existent donc dans une version ultérieure, très différente. Le format est vertical (ōban tateye), les compositions moins tournées vers la contemplation, plus graphiques, et le travail sur la couleur beaucoup plus franc, plus proche de la série Six rivières Tamagawa (1440/2) qui date de la même époque. En revanche, chaque estampe de cette série Les huit vues d’Omi de 1857 est accompagnée d’un poème faisant écho à l’image : on sait qu’Hiroshige était un lettré, attaché à la poésie.

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