Aujourd’hui, la cuisine haut-alpine est connue au travers de ses spécialités emblématiques tels que les tourtons, les ravioles, oreilles d’âne et autres. D'autres, en revanche, sont complètement tombées dans l’oubli. On peut fort heureusement les découvrir au travers des récits de certains « explorateurs » qui ont sillonnés notre beau département et rapportés de nombreuses anecdotes sur les mœurs et coutumes de ses habitants.
Le préfet Ladoucette ou encore Henry-Frédéric Faige-Blanc, (plus connu sous le nom d’Alpinus), par exemple, ont relaté dans leurs écrits, une coutume culinaire assez curieuse qui était pratiquée par les habitants des hautes vallées du Briançonnais, du Queyras, de l’Embrunais et de l’Ubaye, celle de la cuisson annuelle du pain. Autrement dit, il était d’usage de cuire de très grande quantité de pain de seigle pur (farine et son) en une seule fois et pour toute l’année.
Juste avant cette grande cuisson annuelle, qui avait lieu à l’automne, le grain était moulu dans les moulins qui s’arrêtaient ensuite de fonctionner jusqu’à l’année suivante. Au mois de novembre, on chauffait le four communal et l’on assignait un jour à chaque famille du hameau pour y cuire leur pain à tour de rôle. Une fournée pouvait contenir 30 à 40 pains à la fois. Chaque famille cuisait plusieurs fournées de gros pains ronds allant de 2 à 4 kilos, selon l’endroit. Pour qu’ils ne moisissent pas, la pâte contenait beaucoup de levain et était laissée à lever pendant près de 24 heures avant la cuisson.
À la sortie du four, les pains étaient entreposés sur des claies placées dans les granges à l’atmosphère sèche et aérée afin qu’ils perdent une partie de leur humidité. Placés ensuite dans un endroit sec, remués de temps en temps, ils durcissaient. Au bout de quelques semaines, on ne pouvait plus le couper en tranche sans l’avoir fait ramollir quelques jours dans la cave. Il était ensuite émietté au moyen d’un couteau fixé par un anneau à une planche. Ce pain était consommé trempé dans la soupe ou dans du lait additionné à un peu de vin.
La consommation moyenne par mois était de 60 pains de seigle de 2 kilos par famille ce qui représentait environ 700 pains par an. Cette coutume commença à disparaître à la fin du XIXe siècle.
Autre vallée autre coutume, dans le Valgaudemar, on fabriquait un pain spécial à base de pomme de terre. Une fois lavées, bouillies et égouttées, les pommes de terre étaient écrasées et mélangées avec une égale quantité de farine de seigle ou d’orge. On pétrissait le tout et on laissait la pâte lever plus de 24 heures avant de la cuire au four. Ce pain durcissait et se conservait, lui aussi, pendant longtemps.
Illustration: Plan du four de la commune de Rousset, EDEPOT 48 M 5Les modalités d'accueil du public mises en place début décembre sont prolongées jusqu'à nouvel ordre. La salle de lecture est ouverte uniquement sur réservation les matins de 9h à 12h et les après-midis de 13h30 à 16h30 (sauf mercredi et jeudi après-midi). Pour plus de renseignements et réserver votre place, cliquez ici.
n°3692, 5 février ; n°3693, 12 février ; n°3694, 19 février ; n°3695, 26 février
La Durance, journal agricole, commercial, industriel et judiciaire, est un hebdomadaire d’information paraissant le samedi créé par François Jugy, imprimeur rue Neuve à Embrun, le 2 novembre 1872. Il porte le sous-titre "Journal d'Embrun et de Briançon".
Édité jusqu'au 12 août 1944, son format a connu des évolutions au cours son histoire. De format 21x30 cm pendant deux ans, il prend ensuite le format 29x42 cm sur quatre pages. Il reviendra à deux pages et en petit format durant une partie de la Seconde Guerre mondiale à cause des restrictions de papier.
La première page et une partie de la deuxième étaient consacrées à des sujets nationaux et internationaux. Ces articles étaient rédigés avec une couleur laïque et radicale, surtout sur la période 1873 à 1906. La deuxième partie de la deuxième page contenait des articles sur les Hautes-Alpes. La troisième page concernait plutôt les communes environnantes d’Embrun et de Briançon. La quatrième page était, quant à elle, consacrée aux annonces légales ou aux publicités.
Les évènements importants intervenus dans le département (incendies, catastrophes…) étaient généralement annoncés en première page.
Conservée sous la cote dans la bibliothèque des Archives départementales des Hautes-Alpes, la collection de ce titre est presque complète ; seuls quelques numéros épars sont manquants. Physiquement, ce titre de presse est relié en 23 volumes qui ont été numérisés en 2019 par l'atelier de numérisation des Archives départementales. Une prestation d'océrisation, soutenue financièrement par la DRAC Provence-Alpes-Côte d'Azur, permet d'interroger les images en plein texte. Pour faciliter la recherche, des notices ont été constituées par mois (novembre 1872, octobre 1872, etc.) et les numéros des différentes éditions sont précisées dans la présentation de contenu de chaque notice.
Le titre « La Durance » a été repris au quatrième trimestre 1992 sous l’égide de l’historien Jean Vandenhove, professeur au lycée climatique d’Embrun et membre associé de l’Académie Delphinale. Il ne s’agit plus d’un journal d’information générale, mais d’une revue sur le patrimoine embrunais. Les Archives départementales conservent ce bulletin sous la cote 4° PER 556.
Des numéros de "La Durance" sont également conservés par la Bibliothèque nationale de France, la Bibliothèque municipale de Gap, les Archives municipales de Briançon ou la Bibliothèque municipale de Barcelonnette. Ces collections peuvent compléter les lacunes de celle conservée par les Archives départementales des Hautes-Alpes.
Pour aller plus loin
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