Fondée le 22 février 1821 sur une ordonnance de Louis XVIII « pour assurer la transmission des savoirs indispensables à la recherche et à la lecture des documents manuscrits anciens », l’École nationale des chartes forme depuis deux siècles des professionnels des sciences auxiliaires de l’histoire, spécialisés dans l’étude des sources et la conservation du patrimoine.
Les élèves de cette grande école d’excellence, appelés « chartistes », se voient délivrer le diplôme d’archiviste paléographe à l’issue de leur scolarité et de leur thèse. Ils exercent ensuite principalement comme conservateurs du patrimoine, conservateurs de bibliothèque, chercheurs ou enseignants-chercheurs. Après la création de l’École, les services d’archives départementales, créés dans chaque département par la loi du 5 brumaire an V (26 octobre 1796), sont progressivement placés sous la direction d’archivistes paléographes.
Dans les Hautes-Alpes, c’est seulement en 1852, avec la nomination de Charles Charronnet, qu’un « chartiste » diplômé de l’École des chartes prend la tête du service des archives départementales. Lorsqu’il arrive à Gap, le poste est vacant depuis deux ans. Son prédécesseur, M. Roubaud, ancien chef de bureau de la préfecture nommé archiviste en 1840, est à la retraite, et deux archivistes paléographes ont décliné la proposition de prendre ce poste.
Charles Charronnet est nommé dans les Hautes-Alpes le 16 janvier 1852 à l’âge de 23 ans. Son arrivée coïncide avec le changement du lieu de conservation des archives. Au mois d’août de cette même année, les archives sont en effet transportées des combles de la préfecture vers un local situé au rez-de-chaussée, comprenant trois pièces spacieuses, « bien aérées » et accessibles au public. Il va entreprendre un certain nombre de travaux : classement de fonds, recherches et publications.
Ses recherches historiques se portent surtout sur l’histoire religieuse, notamment celle des chartreuses de Durbon et de Berthaud, sujets sur lesquels il publie une série de documents dans la Bibliothèque de l’école des chartes en 1854. Avec un ton de plume humoristique qui caractérise bien souvent ses écrits, il introduit d’un trait incisif sa présentation : « Les archives de Gap, très imparfaitement connues, surtout des gens du pays, ont cependant une certaine importance ».
Il s’intéresse également aux sociétés savantes du département, livrant dans une notice parue dans L’écho du Dauphiné, quelques-unes de ses impressions sur le département et les Haut-alpins. Il publie surtout en 1861, un ouvrage sur Les guerres de religion et la société protestante dans les Hautes-Alpes, présentant dans l’introduction, sa démarche historique et affirmant ses convictions sur l’intérêt des archives locales « assises […] de notre histoire nationale » : « Il faut que toutes les archives soient fouillées, soient accessibles à tous, il faut que paraissent à la lumière du jour les annales de toutes nos cités avant que puisse être écrite une véritable et complète histoire de France. »
Sans doute aurait-il largement contribué à la connaissance des archives et de l’histoire locale, mais il meurt prématurément à Gap en 1863, à l’âge de 34 ans.
Le saviez-vous ? La Bibliothèque de l’École des chartes, revue scientifique fondée en 1839 et éditée par la Société de l’École des chartes (à raison de 2 volumes par an), est consultable en salle de lecture des Archives départementales (conservée sous la cote 8° Per 53 dans notre bibliothèque). La BÉC est également consultable en ligne sur le portail Persee.fr
Le Service des Archives de France organise une enquête nationale auprès des services d’archives régionales, départementales et municipales, pour « mieux connaître les internautes, mieux répondre à leurs attentes ». Le questionnaire est anonyme et son exploitation sera exclusivement statistique. L’objectif est de mieux vous connaître pour améliorer l’offre en ligne des services d’archives. Cliquez ici pour accéder à l'enquête
Les modalités d'accueil du public mises en place début décembre sont prolongées jusqu'à nouvel ordre. La salle de lecture est ouverte uniquement sur réservation les matins de 9h à 12h et les après-midis de 13h30 à 16h30 (sauf mercredi et jeudi après-midi). Pour plus de renseignements et réserver votre place, cliquez ici.
n°45, 7 septembre ; n°46, 14 septembre ; n°47, 21 septembre ; n°48, 28 septembre
La Durance, journal agricole, commercial, industriel et judiciaire, est un hebdomadaire d’information paraissant le samedi créé par François Jugy, imprimeur rue Neuve à Embrun, le 2 novembre 1872. Il porte le sous-titre "Journal d'Embrun et de Briançon".
Édité jusqu'au 12 août 1944, son format a connu des évolutions au cours son histoire. De format 21x30 cm pendant deux ans, il prend ensuite le format 29x42 cm sur quatre pages. Il reviendra à deux pages et en petit format durant une partie de la Seconde Guerre mondiale à cause des restrictions de papier.
La première page et une partie de la deuxième étaient consacrées à des sujets nationaux et internationaux. Ces articles étaient rédigés avec une couleur laïque et radicale, surtout sur la période 1873 à 1906. La deuxième partie de la deuxième page contenait des articles sur les Hautes-Alpes. La troisième page concernait plutôt les communes environnantes d’Embrun et de Briançon. La quatrième page était, quant à elle, consacrée aux annonces légales ou aux publicités.
Les évènements importants intervenus dans le département (incendies, catastrophes…) étaient généralement annoncés en première page.
Conservée sous la cote dans la bibliothèque des Archives départementales des Hautes-Alpes, la collection de ce titre est presque complète ; seuls quelques numéros épars sont manquants. Physiquement, ce titre de presse est relié en 23 volumes qui ont été numérisés en 2019 par l'atelier de numérisation des Archives départementales. Une prestation d'océrisation, soutenue financièrement par la DRAC Provence-Alpes-Côte d'Azur, permet d'interroger les images en plein texte. Pour faciliter la recherche, des notices ont été constituées par mois (novembre 1872, octobre 1872, etc.) et les numéros des différentes éditions sont précisées dans la présentation de contenu de chaque notice.
Le titre « La Durance » a été repris au quatrième trimestre 1992 sous l’égide de l’historien Jean Vandenhove, professeur au lycée climatique d’Embrun et membre associé de l’Académie Delphinale. Il ne s’agit plus d’un journal d’information générale, mais d’une revue sur le patrimoine embrunais. Les Archives départementales conservent ce bulletin sous la cote 4° PER 556.
Des numéros de "La Durance" sont également conservés par la Bibliothèque nationale de France, la Bibliothèque municipale de Gap, les Archives municipales de Briançon ou la Bibliothèque municipale de Barcelonnette. Ces collections peuvent compléter les lacunes de celle conservée par les Archives départementales des Hautes-Alpes.
Pour aller plus loin
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